Les Franciscains

L’ordre des Frères Mineurs (Franciscains) a vu le jour au début du XIIIème siècle. Son fondateur, saint François d’Assise (1182-1226), était un jeune bourgeois passablement mondain, mais au cœur généreux, qui se sentit fortement attiré par l’amour du Christ crucifié, et qui embrassa, pour suivre ses exemples, une vie de pauvreté et de don de soi (service des lépreux). Plusieurs jeunes gens de la région, frappés de son exemple, s’attachèrent à lui et partagèrent son mode de vie. En 1209, voyant grossir sa communauté, saint François, homme très catholique et fils dévoué de la Sainte Église, alla se jeter aux pieds du Saint Père, Innocent III, qui approuva le nouvel Institut et lui confia la mission de prêcher partout la pénitence, en excitant les foules à regretter leurs péchés et à se tourner vers Dieu, en se conformant désormais à sa Loi (les dix Commandements et l’Évangile).

Dès lors, comme une traînée de poudre, les Franciscains de répandirent en Europe, ranimant partout, par leurs prières, leurs exemples et leurs prédications, la foi (menacée par les hérésies), l’espérance du ciel et la charité chrétienne (refroidies par l’appétit du lucre et les plaisirs de la vie terrestre). Avec cela, la justice, la concorde et la paix se rétablissaient dans la société. En 1212, sainte Claire d’Assise inaugura un Institut de femmes inspiré par le même idéal : l’Ordre des Pauvres Dames (Clarisses), voué à une vie de pauvreté et de contemplation. Puis vint un troisième Ordre, non de religieux mais de laïcs, qui désiraient aussi vivre de cet esprit évangélique qu’avait ravivé saint François : le Tiers Ordre (Tertiaires Franciscains) ; leur influence fut grande à tous les niveaux de la société. Il y eut dans les trois Ordres une floraison merveilleuse de sainteté, depuis leur origine jusqu’à notre époque.

Les Franciscains, voués à la prédication, n’ont pu se contenir dans les limites de l’Europe chrétienne. Du vivant même de saint François, et à son exemple, animés de l’esprit missionnaire de l’Église, ils parcoururent la terre et traversèrent les mers pour annoncer le Christ et l’Évangile aux peuples les plus éloignés, prêts à verser leur sang pour sauver les âmes : il y eut beaucoup d’apôtres et de martyrs sur tous les continents. L’0rdre de saint François s’est aussi illustré par les grands Docteurs qu’il a donnés à l’Église (saint Antoine de Padoue, saint Bonaventure – contemporain et ami de saint Thomas d’Aquin – et saint Laurent de Brindes).

Les Capucins

Au fur et à mesure de son histoire, l’arbre franciscain s’est divisé en plusieurs branches. En effet, le temps passant, un certain refroidissement de la ferveur primitive se faisait sentir, et la Règle de saint François n’était plus observée de façon aussi exacte (à cause des concessions et des dispenses obtenues du Saint-Siège). Aussi, de temps en temps, des religieux plus zélés cherchaient à revenir à une observance plus généreuse : plusieurs suivaient leur exemple, ce qui donnait naissance à une « nouvelle branche », bien sûr, avec approbation du Saint-Siège. C’est ce qui se passa en particulier en 1525, où quelques Franciscains (Matthieu de Basci, Louis de Fossombrone, etc…) commencèrent à mener une vie plus austère, en insistant particulièrement sur la pauvreté et la contemplation, sans pour autant cesser la prédication. On les appela officiellement les « Frères Mineurs de la vie érémitique », mais le nom de « Capucins » que leur donnèrent les populations, à cause de leur long capuce pointu, ne tarda pas à prévaloir.

Comme vous l’avez compris, les Capucins sont donc des Franciscains réformés, qui essaient d’observer la Règle de saint François avec une ferveur particulière. Ils se sont répandus partout en Europe et, petit à petit, aux quatre coins du globe, prêchant des missions et multipliant les bonnes œuvres là où ils vont. Une branche de l’Ordre de sainte Claire a suivi leur exemple : ce sont les Clarisses Capucines, qui mènent une vie purement contemplative, n’ayant pas la mission de prêcher. On compte chez les Capucins et les Capucines un nombre appréciable de saints et de bienheureux.