La récréation - Capucins de Morgon

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La récréation

Publié le 17/12/2025

N° 21 - Septembre 2008

 

Chers voisins et amis

 

LA RECREATION

 

       Certains d'entre vous ont eu la joie de pouvoir prendre quelques jours de vacances, loin des soucis, loin du bruit des cloches. Ce repos réparateur vous a remis d'aplomb pour affronter sereinement les vendanges. Il fait bon laisser de côté de temps en temps les tracas quotidiens, et passer de bons moments en famille ou avec des amis. L'arc trop tendu finit par perdre de sa force.

       Il en est de même dans notre vie capucine. Jusqu'à présent, à travers les vingt numéros des « Cloches », les activités se sont succédées sans interruption. Il est maintenant 13 h, le repas et la vaisselle sont finis. Tous sortent de la cuisine pour la récréation.

       Ainsi que l'indique la règle, « tous les religieux auront soin de prendre part à cette récréation commune. » Elle donne immédiatement la première raison et le premier bienfait de ces temps de détente : « Ils servent à supporter plus courageusement le poids de la règle, et adoucissent ce que le silence peut avoir de rigoureux. »

       Par exemple, le Padre Pio, († 1968) qui portait dans ses mains et ses pieds les blessures de Jésus, et qui faisait beaucoup de pénitences, était en revanche très gai pendant les récréations ; il aimait à distraire et réjouir les autres frères, particulièrement en leur racontant des histoires drôles.

       Un autre bienfait de ces récréations, c’est qu'elles resserrent les liens de charité entre nous. C'est ce qui explique pourquoi nous les prenons en commun. Le reste de la journée, hormis les temps de prière, nous sommes dispersés à droite et à gauche, aussi est-il bien agréable de se retrouver. « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, disait Jésus, je suis au milieu d'eux. » Notre règle y fait écho, demandant à ce que dans nos couvents il y ait « au moins douze frères qui, étant réunis au nom du très aimable Jésus, ne forment qu'un cœur et qu'une âme. » L'idéal de saint François était que nous vivions comme les premiers chrétiens, dont les païens eux-mêmes disaient : « Voyez comme ils s'aiment. » Ce programme demande l'oubli de soi pour penser aux autres. Justement, les récréations communes aident puissamment à passer par-dessus les difficultés.

       Mais cette demi-heure de 13h à 13h30 est-elle le seul moment de détente de la journée ? Non, puisqu'une deuxième récréation de même durée a lieu après le souper. Par ailleurs, le jeudi entre 14h et 17h. ceux qui n'en sont pas empêchés, partent en promenade. Enfin, le dimanche après-midi, aux mêmes heures que le jeudi, il y a activité libre (à l'intérieur du couvent).

       Mais que fait-on pendant ces récréations ? A midi, nous nous promenons dans le jardin, ou sur la route les jours de fête. Deux fois par semaine, il y a des travaux de manutention, rangement ou jardinage, mais pendant lesquels on peut parler. Le soir, pendant la belle saison, on va dans le jardin ; en hiver, il faut se résoudre à rester à l'intérieur, devant un feu de fagots flambant dans l’âtre de la cheminée.

       Le jeudi, il y a alternance entre promenades et travaux, d'une semaine sur l'autre. Les travaux peuvent être bien variés : du jardinage à la fente ou au sciage de bois, de la maçonnerie au rangement ou aux travaux d'intérieur, etc. ... Quant aux promenades, la destination est souvent une église. Ces sorties nous permettent de croiser les personnes du voisinage, voire, de faire leur connaissance. Ainsi un jour, un viticulteur à l'hospitalité digne de celle d'Abraham et des patriarches, nous a « forcés » à entrer chez lui boire un verre. On y fait aussi d'autres rencontres ; une fois, nous nous sommes retrouvés sur le circuit de course où s'exerçait une superbe « Mégane » bariolée. « Le Progrès » a assaisonné son compte-rendu d'un piquant article qu'il a titré de l'incontournable « Chaussée aux moines ». On y voit une voiture de course doubler frénétiquement le tranquille convoi de capucins gravissant les coteaux du Beaujolais.

       Enfin, le dimanche après-midi, on en profite pour le courrier, pour faire de la lecture ou se promener dans le jardin.

       Mais il est temps d'achever ; il est 13h 29, et la cloche va sonner. Rendez-vous en décembre pour le n° 22 !

 

PETITE CHRONIQUE ET FIORETTI

 

17 juin, et juillet-août. Le bois est un moyen de chauffage très avantageux : il chauffe trois fois : d'abord quand on le coupe, ensuite quand on le transporte, enfin quand on le brûle. Après avoir profité abondamment du premier avantage (voir « Cloches » n° 20), cette fois-ci nous bénéficions du deuxième, acheminant les morceaux depuis l'Ain jusqu'ici.

25 juin. Un prêtre originaire de la région, actuellement au Zimbabwe, vient nous raconter son travail de missionnaire dans ce pays difficile, où quatre millions d'habitants (suivant les statistiques de l'ONU) sont en train de mourir de faim. Une partie de son temps est consacrée à ravitailler ces pauvres gens, à l'aide de provisions qu'il doit demander à l'étranger : « ventre affamé n'a pas d'oreilles !» Il a réussi à faire parvenir deux semi-remorques de nourriture venue d'Europe, sans compter de nombreux colis envoyés d'un peu tous les pays ( en effet, inutile d'envoyer de l'argent, il n'y a rien à acheter là-bas... ). En même temps, il leur distribue la nourriture pour leur âme, c'est-à-dire l'Évangile, le catéchisme, puisque c'est avant tout pour cela qu'il est envoyé là-bas.

27 juin. Frère Pierre reçoit le diaconat, dernière « marche » de l'escalier qui conduit au sacerdoce. Bien qu'il ne soit pas encore prêtre, il commence à enseigner la Parole de Dieu, comme les Pères. Il lui reste encore un an, car ce n'est qu'à « bac + 6 » qu'on arrive au bout de ses peines ! Et une fois prêtre, d'autres « peines » sont au rendez-vous ...

11 juillet. Comme la ruche pendant la journée, le couvent se dépeuple... Les Pères sont sollicités à droite et à gauche pour porter les secours de la religion : aumônerie de camps de guides (deux semaines) et de louvettes (une semaine), camp choral (deux semaines), retraites en Bourgogne et en Bretagne...

25 juillet - 2août : ... et pendant ce temps, les frères étudiants restent tranquillement assis sur leur chaise ! Oh, leur sort n'est pas à envier : ils passent cette semaine à plancher sur leurs examens (Écriture sainte, théologie, philosophie, latin, histoire etc.). Ils auront les mois d'août et de septembre pour se remonter, et mettre en pratique l'éditorial de ce numéro des « Cloches » !

3-9 août. Bien que les frères étudiants cessent l'étude du latin pour quelques semaines, les offices et les prières restent quand même dans cette langue, qui est bien vivante ! C'est pourquoi un Père et deux frères se rendent à une session de « latin vivant » où l'on ne s'exprime qu'en cette langue, que tous les hommes d'Église parlaient avec aisance jusqu'à il n'y a pas si longtemps.

 

Couvent Saint-François

Morgon

69910 Villié-Morgon

 

Les personnes qui lisent ce numéro et qui désireraient les numéros précédents et les suivants peuvent nous le faire savoir et nous laisser leur adresse. Les Cloches Messagères expliquent nos activités et donnent des nouvelles du Couvent Saint-François et du Monastère Sainte-Claire de Morgon. N'hésitez pas à vous « abonner », c'est gratuit !

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