St Laurent de Brindes et la Bible - Capucins de Morgon

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St Laurent de Brindes et la Bible

Publié le 23/05/2025

N°7 - Novembre 2004

Chers voisins et amis

 

        Les capucins vont-ils au cinéma? On aurait pu au moins se poser la question en mars, quand est sorti le film « la Passion du Christ », par Mel Gibson...

       Mais non: même pour voir « la Passion du Christ », les capucins ne vont pas au cinéma. Ils connaissent déjà la vie du Christ en lisant la Bible tous les matins.

       .. Et c'est là que nous vous avions laissés au dernier numéro. Nous avions vu qu'après l'oraison du matin, à 5h45 (voir le n" 5 des Cloches, page 2),, les frères font la lecture de la Bible (en privé) pendant une demi-heure (voir n' 6 page 1).

       A la question: « qu'est-ce qui peut tant nous intéresser dans la Bible, pour la lire tous les matins », nous avions répondu que « l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de la parole de Dieu », parole qu'on trouve dans la Bible. La première partie est un cri de détresse de l'humanité vers Dieu; Dieu répond en promettant un Sauveur.

       Et nous arrivons à la deuxième partie de la Bible: le « Nouveau Testament », c'est-à-dire « nouvelle alliance ». Il raconte l'alliance faite, non plus avec le seul peuple hébreu, mais avec le peuple formé par tous ceux qui croient en Jésus-Christ, vrai Fils de Dieu et vrai homme; c'est lui le Sauveur promis. Ce nouveau peuple s'appelle l'Eglise, et son chef s'appelle le Pape.

       Le Nouveau Testament peut avoir pour titre: la vie et l'enseignement de Jésus. Il peut se résumer ainsi: Jésus, Fils de Dieu, et Dieu lui-même, nous révèle la bonté de Dieu, son amour pour les hommes, et qu'il veut lier amitié avec nous. Il pose ensuite les conditions de cette amitié: l'amour pour Dieu et les hommes allant jusqu'au sacrifice de soi-même.       

       Enfin, persécuté par son propre peuple, Jésus est condamné à mourir sur une croix, donnant ainsi, le premier, I'exemple de l'amour jusqu'au sacrifice. En mourant, il demande et obtient de Dieu, son Père, le pardon pour ses bourreaux. Trois jours après, il ressuscite, et quarante jours après, il monte au ciel, d'où il continue à veiller sur nous. Dès lors, nous pouvons tous être sauvés si nous croyons en lui, et si nous acceptons nos souffrances (nos « croix ») pour l'amour de Jésus. Alors Jésus nous prendra auprès de lui, au ciel, après notre mort, pour un bonheur qui n'aura pas de fin. 

       Voilà ce que les capucins lisent chaque matin pendant cette demi-heure. Sustentés de cette nourriture divine, ils peuvent ensuite soutenir de nombreuses personnes éprouvées,- et ce n'est pas les misères qui manquent en ce monde...- les aider à supporter ces souffrances, leur montrer quel est le sens de ces souffrances. Mais il est temps de conclure, car il est 6h20, et pour la première fois de la journée, la cloche vient de sonner... 

Saint Laurent de Brindes et la Bible 

       Capucin du XVIème siècle, saint Laurent de Brindes avait une connaissance exceptionnelle de la Bible. Pour bien comprendre ce livre, il est bon d'en connaître la langue originelle, c'est-à- dire l'hébreu et le grec. Saint Laurent connaissait si bien l'hébreu que les Juifs crurent d'abord qu'il était des leurs, et les Rabbins les plus instruits reconnaissaient qu'il le parlait mieux qu'eux-mêmes. Par un travail assidu, il en était venu, comme il  l'a lui-même avoué, à connaître la Bible par cœur . Dans ses oeuvres qui nous restent (16 volumes in -4), on compte 90 000 citations de la Bible. Rien de tel que de semblables exemples pour nous stimuler à connaître davantage cette divine Parole qui donne la vie éternelle! 

Novices ? Postulants ? ? 

        - Nous sommes douze, avec quatre novices et trois postulants... ça fait donc dix-neuf. 

       - Novices ? Postulants ? Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? 

        - Ah ! c'est vrai, ce sont des termes un peu techniques, mais c'est très simple. L,es postulants sont les jeunes gens qui viennent essayer notre vie, qui « demandent » à être admis  (comme le nom « postulant » l'indique). Ils ne portent pas encore l'habit religieux ; s'ils ont l'air mal rasés, ce n'est pas par négligence, mais pour avoir une barbe de patriarche, il faut bien commencer par Ià ! 

       - Oh, ne vous inquiétez pas, on leur pardonne... et novice c'est quoi? 

       - Après quelques mois de postulat, le postulant reçoit l'habit, et un nouveau nom aussi ce qui signifie que la vie religieuse est comme un « nouveau départ ». Le jeune homme est alors « novice ». C'est un premier engagement: pour un an et demi environ; mais le novice reste libre de partir quand il veut. Après ce temps d'essai seulement, il s'engage par des voeux, pour trois ans d'abord, ensuite de nouveau pour trois ans, puis pour toujours. 

       - Ah, d'accord, cette fois-ci je comprends. Après tout, ce n'est pas si compliqué! 

Petite Chronique et Fioretti

18 juillet: : Grande affluence dans notre « couvent-fondation » du Gers. la chapelle, enfin aménagée, est bénite, et on peut, à présent, y dire la messe tous les jours. Au cours d'une des première messes que le Père Antoine y célèbre, grand vacarme au dessus: une queue-rousse, qui a élu domicile dans un mur , y est en grands pourparlers avec un moineau vagabond. 

       Le célébrant, que ces discours aériens perturbent, invoque alors l'ange gardien de la chapelle pour obtenir le silence. Le calme complet revient immédiatement. un peu après la messe, on découvre à terre un moineau dont une aile est paralysée par un gros morceau de scotch (qui se trouvait là providentiellement, suite aux travaux). Il faut couper quelques plumes à notre petit moine(au) pour le remettre en liberté: en voilà un qui n'est pas près de revenir au couvent des capucins... 

16 août: : Le couvent est à moitié vide. vacances à la côte d'azur ? Non pas. Mais c'est que les « vacances » d'été sont la période de travail la plus intense chez nous (retraites prêchées à droite et à gauche, travaux dans le couvent du Gers, etc...) Mais il reste suffisamment de frères pour continuer à sonner les cloches du matin et du soir ! 

25 août : Nos sœurs sont en fête aujourd'hui. En une matinée, une postulante* reçoit l'habit, et une novice* s'engage pour trois ans, par ses voeux religieux (*pour le sens de ces mots, voir plus haut page 2 ). Les familles des deux jeunes religieuses ont dû se « partager » l'unique parloir (salle où les sœurs communiquent avec l'extérieur) pour les voir l'après-midi. 

Du l8 septembre au 4 octobre : Arrivée, coup sur coup, de trois postulants (voir plus haut, page 2 ). Désormais le couvent est plein « à craquer ». Ce qui ne veut pas dire que nous refusons les candidats !  Notre couvent du Gers sera bientôt fini, et pourra accueillir tous les futurs aspirants. 

7 octobre : Les vendanges ont eu lieu à temps, in extremis même... En effet, nous venons d'arracher plusieurs rangs de pieds de vigne pour agrandir le parking du couvent. Ce fut leur dernière récolte. Pour voir le bon côté des choses: ainsi, il y aura moins de voitures garées dans le voisinage le dimanche matin. 

26 octobre :  C'est la fête du Père Pacifique, Brésilien. A la place du bouquet traditionnel que nous offrons au frère dont c'est la fête, nous lui offrons trois petits ballons, que quelqu'un nous a donnés sur une aire d'autoroute. Nous avons fait cette exception pour commémorer un match d'il y a six ans, dont le score avait été 3-0…

2 novembre : En attendant que nous apprenions à marcher sur des échasses, c'est avec des bottes que le frère cuisinier va chercher les affaires dans le garde=manger. En effet, I'abondance des pluies a provoqué des « crues » dans cette pièce en terre battue située au sous-sol. 

 Couvent Saint François

Morgon 

69910 Villié-Morgon 

 

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