Le pain de St Antoine N°6 - Capucins de Morgon

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Le pain de St Antoine N°6

Publié le 16/04/2025

       N°6

   Chers amis de Saint Antoine


       Lorsque nous prenons la plume pour vous adresser ces quelques lignes, la première pensée qui nous vient à l'esprit est de vous remercier pour votre abondante et généreuse charité. La confiance que vous témoignez à Saint Antoine de Padoue nous édifie toujours beaucoup.

       Nous l'invoquons incessamment pour vous afin qu'il vous aide efficacement mais nous le supplions instamment aussi afin qu'il soutienne vaillamment l'école Saint Jean-Bosco. Les temps sont durs et les besoins ne cessent de croître. Puisse le grand Saint Antoine permettre que vous soyez encore longtemps les bienveillants intermédiaires de la Providence pour promouvoir le bien temporel de cette école.

       Une des gloires les plus manifestes de Saint Antoine est de nous faire retrouver les choses perdues. Cette prérogative lui a été attribuée vraisemblablement à cause du fait suivant, rapporté par ses historiens :

       C'est à Bologne qu'il se situe. Antoine a fait un beau et long travail sur les psaumes : il a écrit des pages et des pages de commentaires. Mais un beau jour, son cahier disparaît ! On cherche dans tous les coins et recoins... Rien ! Ennuyé, frère Antoine se met en prière.

       Le lendemain, l'un des frères, tout penaud vient rapporter le cahier, déclarant qu'il l'avait volé. « Pourquoi ? » demande Antoine. L'aveu est pénible. Le novice fond en larmes : « Je voulais quitter l'Ordre et faire croire que c'était moi l'auteur du livre. D'un seul coup, j'aurais connu la gloire. » Mais à l'heure précise où Antoine s'était mis en prière, le frère avait eu honte de son geste et s'était repenti. Alors le volé embrasse le voleur, l'invitant à remercier Dieu avec lui.

        Et c'est probablement pour cette raison qu'on a fait d'Antoine le saint détective des objets perdus. Il nous fait retrouver autant les biens spirituels que temporels.

       Deux petites anecdotes :

       Qu'ai-je donc perdu ?

       La femme d'un vieux général du second empire priait avec larmes pour la conversion de son mari. Élevé par une pieuse mère, il avait eu la foi : mais la vie des camps et des casernes avait effacé l'empreinte primitive de la religion. De l'indifférence, il était passé à l'impiété et était devenu franc-maçon.

       - Mon enfant, dit-elle un jour à sa fille, il faut que tu pries beaucoup Saint Antoine pour obtenir de lui que ton père retrouve ce qu'il a perdu !
       - Qu'a-t-il donc perdu, ma mère ?
       - Tu le sauras plus tard, mais prie... n'en dis rien à ton père.

       Le regard naïf de la jeune fille se leva vers la statuette, et ses lèvres s'ouvrirent pour laisser échapper ces paroles : Grand Saint, faites retrouver à mon père ce qu'il a perdu ! En ce moment, la porte s'ouvrait, et monsieur venait avertir sa femme qu'il allait sortir. Il avait tout entendu et se demandait, tout en marchant, ce que cela pouvait bien être. « Qu'ai-je donc perdu ? se disait-il. C'est sans doute ma femme qui aura égaré quelque chose... Mais quelle idée d'aller demander cela à cette statue !... »

       Huit jours plus tard, il est témoin de la même scène et entend les mêmes paroles.

       -  Mais enfin, dis-moi donc ce que j'ai perdu ! s'écria-t-il en entrant violemment dans la chambre. Tu fais toujours prier ta fille pour cela, mais tu             ferais bien mieux de me le dire, car je saurais si cela vaut la peine de fatiguer cette enfant.
       Madame se leva, et, regardant son mari avec calme :

       -  Mon ami, lui dit-elle, serais-tu content de me quitter pour toujours ?
       -  Ah ! pour cela, non ! et si c'est pour cela que tu pries et que tu vas à l'église, tu peux t'abstenir.
       -  Cependant, mon cher ami, si tu ne retrouves pas ce que tu as perdu, il faudra nous quitter un jour... Et pour toujours !
      -  Mais qu'est-ce donc ?... Dis, je t'en conjure... Qu'ai-je donc perdu ?
      -  La foi... La foi de ta mère !... Et je ne veux pas te quitter, moi... Oh ! je ne le veux pas... Il faut que tu la retrouves !
       Et la pauvre femme pleurait, pendant que, sans ajouter un seul mot, monsieur sortait.

       « La foi, disait-il, la foi de ma mère... De ma femme et de ma fille ! » Et pendant toute la nuit, madame qui priait, l'entendit marcher, s'agiter et répéter souvent : « La foi..., la foi de ma mère ! »

       Le lendemain matin, monsieur entre sans rien dire dans la chambre de sa femme ; puis, comme éveillé par une idée subite :

      -   Est-ce que vous avez une fête aujourd'hui ?
      -  Oui, mon ami, la fête de Saint Antoine de Padoue.
      -  Eh bien ! Demain, je communierai avec toi. J'ai retrouvé ce que j'avais perdu.
       Et quelques minutes plus tard, le frère portier du couvent des Franciscains appelait un père pour confesser le général.

       Puisse Saint Antoine faire ainsi retrouver à la France sa foi perdue !

       La tourterelle retrouvée

       Chère tourterelle ! Elle était l'unique joie, l'unique consolation d'une vieille veuve tombée dans le malheur et de sa pauvre et pieuse fille. Elle n'était pas en cage, elle était entièrement libre et toujours caressée ; et voilà qu'un jour, pendant que la fille est à Vêpres, et que la vieille dort, la croisée est ouverte, la tourterelle s'envole et disparaît. Que de larmes ! que de douleur dans la pauvre demeure ! A qui recourir sinon au saint bien-aimé qui fait retrouver les choses perdues ? On le prie, on l'implore jusque bien avant dans la nuit ! Enfin, écrasée de douleur et de fatigue, la pauvre fille s'endort.

        O merveille ! pendant son sommeil le bon Saint se montre à elle, tout souriant. « Ne pleure plus, ne pleure plus, dit-il : ta chère tourterelle n'est pas perdue ; demain tu la retrouveras. » Et il la lui montre dans une chambrette d'une maison voisine. Dès l'aurore, la pauvre fille part, traverse deux rues voisines, va droit à la demeure indiquée et retrouve sa chère tourterelle à l'endroit même où le bon Saint la lui avait montrée. Joyeuse, elle porte à sa mère son trésor. Quelle allégresse ! quel bonheur dans la pauvre demeure !

        J'ai voulu moi-même constater le fait, rapporte notre narrateur, je m'y suis rendu, j'ai entendu de mes oreilles ce délicieux récit, et j'ai caressé la chère tourterelle ; elle m'a becqueté avec reconnaissance et amour ! O bonté ineffable de notre bien-aimé Saint !

        Il a naguère renouvelé un semblable miracle pour un jeune enfant. Celui-ci avait perdu sa chère médaille de première communion ; il l'avait perdue bien loin dans la campagne en y prenant ses ébats ; avant de s'endormir il avait prié notre Saint avec larmes, et voici que pendant son sommeil le Saint vient lui sourire et lui montrer où se trouvait sa chère médaille en lui indiquant le chemin. Dès l'aurore, l'enfant bondit sur la route indiquée et retrouve sa médaille ! Comprenez son bonheur et ses grands cris de reconnaissance.

        Pour être exaucé, il est nécessaire de prier St Antoine avec foi et persévérance. Ce grand saint ne reste jamais sourd à nos demandes et s'il ne vous donne pas la grâce demandée, il vous fera bénéficier d'une autre grâce meilleure et qui mérite tout autant gratitude et reconnaissance.

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