L'office de Prime

N°9 - Mai 2005

Chers voisins et amis

 

       Que ferez-vous d'ici deux ou trois mois, quand vous vous préparerez à partir en vacances ? Certainement, vous commencerez par choisir le lieu des vacances : la montagne, la mer... ou la Bresse, pourquoi pas ? Peut-être que vous avez même déjà choisi l'endroit : et pourtant vous n'y êtes pas encore !

       Eh bien, pour nous aussi, chacune de nos journées est comme un voyage. Le but de ce voyage est de nous rapprocher toujours plus du Bon Dieu. Et au début de ce voyage, donc, le matin, nous avons un moment pour nous rappeler où nous allons, un moment pour renouveler notre résolution de travailler au service du Bon Dieu.

Ce moment, (à 6h 20) c'est l'office de Prime ; c'est le 3ème office de la journée, après Matines (voir les Cloches n°l) et Laudes (n°4), la troisième partie de la prière publique de l'Église.

       Le nom de « Prime » vient du latin « prima » c'est-à-dire « première », puisque cet office se récitait à la première heure du jour ; chez les Romains, la première heure correspondait à 6h00 du matin environ. L'histoire de l'origine de cet office ne manque pas de « croustillant ». Au IVe siècle, après l'office de nuit (Matines et Laudes), deux heures avant le lever du jour, les moines allaient se recoucher. Dans un monastère de Bethléem, en Palestine, le relâchement s'était installé, et certains moines prolongeaient leur sommeil jusqu'à l'office suivant, c'est-à-dire ... jusqu'à 9 h 00 !

       C'est vrai, les deux heures de sommeil après l'office de nuit, c'était un peu court ; les supérieurs ont accordé une prolongation. Mais pour couper court à la grasse matinée, ils ont institué une nouvelle prière commune, au lever : l'office de Prime.

       Au milieu de Prime, un frère vient au milieu du chœur, au pupitre (voir le dessin ci-dessus) pour y faire la lecture d'une page sur la vie des saints qu'on fête le lendemain, pour s'y préparer : Décidément, Prime est l'office des préparations, des anticipations ! Préparation de la journée, préparation des fêtes du lendemain ; et enfin, préparation à la messe, qui va suivre (6h40) .... Mais chut ! nous en parlerons la prochaine fois.

Les « 35 heures » étendues aux cloches ?

       Nos voisins les plus proches l'auront peut-être remarqué : ni la cloche au couvent, ni celle de nos sœurs, n'a sonné entre le jeudi avant Pâques jusqu'au dimanche de Pâques. Pourquoi ? parce que la cloche est un signe de joie (pour vous aussi, nous l'espérons !). C'est pourquoi, en ces jours les cloches se taisent, pour exprimer le deuil de l'Eglise en mémoire des quelque 35 heures (entre 35 et 40) que Jésus-Christ a passées au tombeau.

       Depuis quelques années, on travaille 35 heures par semaine ; quant à nos cloches, elles ont 35 heures (un peu plus) de congé par an !

       Mais alors, comment faire pour annoncer les offices ? Nous utilisons une crécelle, au bruit un peu plus austère. Ça ne s'entend pas de loin, mais, dans les bâtiments, ça fait sursauter...

       Parfois, les enfants disent que, pendant ce temps, les cloches s'en vont à Rome, pour revenir au jour de Pâques (voir le dessin page suivante).

 Chronique et Fioretti

13 Mars : L'après-midi a lieu le pèlerinage annuel des pères de famille depuis le couvent jusqu'au village de Saint Joseph. Tout se finit par quelques prières dans la belle église qui surplombe nos coteaux du Beaujolais.

 Du 16 au 18 Mars : Les capucins sont-ils bavards au point qu'une langue ne leur suffise pas, et qu'il leur faille en apprendre d'autres ? Toujours est-il qu'en ces jours, un professeur chevronné est venu donner des cours de latin et de grec ancien à quelques-uns d'entre nous. C'est, en effet, en ces langues que se trouvent les plus grands trésors de la littérature chrétienne.

19 Mars : « On embauche toute l'année ! » Aujourd'hui, deux jeunes frères promettent de vivre dans l'obéissance, de ne jamais se marier et de ne rien posséder. Cet acte constitue leur « contrat d'embauché » au service du Patron qui est en même temps le meilleur des pères : le Bon Dieu ! A présent, ils sont donc religieux « à part entière ».

20 Mars : Après le pèlerinage (13 mars), la procession. Certains d'entre vous ont-ils aperçu ce « défilé » qui nous a conduits de la chapelle de Morgon jusqu'au couvent, en faisant le tour du « pâté de maisons » ? C'est « la procession des Rameaux », elle a lieu tous les ans pour commémorer l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem, cinq jours avant sa condamnation à mort.

       A ce propos, il nous reste encore des rameaux bénits. Ceux qui en désirent peuvent nous en demander. Ils protègent en particulier contre la foudre.

6 Avril : A 6h40 a été célébrée une messe solennelle pour le Pape Jean-Paul II, décédé le 2 avril. Chaque Père du couvent a célébré au moins une messe pour lui. En communauté, nous avons récité l'office des défunts.

       Puis, avant les élections du nouveau Pape (ce moment si important dans la vie de l'Église), nous avons récité tous les jours des prières en communauté.

       Enfin, maintenant que Benoît XVI a succédé à Jean-Paul II, il faut s'habituer, pendant la célébration de la messe, à remplacer le nom « Jean-Paul » par « Benoît » dans la prière pour le Pape ! (en effet, tous les jours, pendant la messe, le prêtre prie pour le Pape et incline la tête, par respect, en prononçant son nom).

17 Avril : Grève ? Flemme ?? Pis ! échec et mat... Plusieurs épicéas du pré de nos sœurs ont été plies ou couchés par la tempête. Pour certains, peu d'espoir qu'ils s'en sortent. Nous avons essayé, dans la mesure du possible, de « recoller les morceaux ». Décidément, nos sœurs n'ont pas de chance avec cette haie qui nous a déjà donné bien du fil à retordre après les tempêtes...

Avis :

Les Pères du couvent se tiennent à votre disposition pour visiter les malades. Pour cela, contactez-nous, soit en nous écrivant, soit en passant nous voir au couvent.

 

 

Couvent Saint-François

Morgon

69910 Villié Morgon

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